Certains l'ont demandé.

D'habitude, j'écris sur 2 chansons, un ventre et un complexe. C'est pas difficile, tout le monde a des tas de complexes, moi un ventre qui fait des tas, et quelques chansons que je sais jouer à répétition pendant des années, question de donner un rythme à mon écriture. Je suis douée dans l'organisation.

Et parfois, dans les températures spéciales, surtout, j'arrive à retrouver des moments d'antant, comme lorsqu'on ouvre une boîte et et qu'il y a ce parfum de grand-mère qui me racontait des histoires de Jésus. Je ne veux pas tant le conserver, juste que d'autre arrivent à savoir ce que je ressentait, c'était tellement bon, tellement merveilleux. Mais c'est rendu cute et vintage. Non. C'est plus pareil. Il n'y a pas de vintage dans la nostalgie.

Et si les effluves d'automes peuvent me prendre avec autant de plaisir cette année, c'est que le lainage est bienvenu, Dieu est remercié d'avoir conservé la taille empire à l'honneur, question de faire plaisir 2 année de suite aux grosses, et surtout d'assurer la parfaite transition à toutes celles qui le deviennent, et qui doivent conserver leur amour sauf et aveugle.

Et moi aussi je navigue dans les eaux du beurre, avec 2-3 livres en trop j'ai remarqué. Et encore contente qu'on n'ait pas le canal playboy.

Dune.

À la vente au Mile End, je me suis fait le livre qui va me permettre de finir les 30 dernières pages de Dune d'ici la fin de l'année (si je distorde ma session).

Et j'ai l'impression d'avoir finit la Bible (l'été prochain).

Absorbée.

J'ai toujours aimé gravement les vidéoclips. Assez pour que je passe une soirée à évaluer les 10 mêmes, à travailler les angles, à comprendre l'enchainment, question des saisir, vraiment. Voilà que je me sens gravement revitaillée, avec le câble rebranché, le t-shirt et la casquette. Entre CIA et James Bond, je sens l'enfer sexy. Et j'arrive à trouver tous les mecs qui se pointent dans la télé en ultra sexy, tellement il y a longtemps. Même le chunky, ce petit enrobé, juste la bonne pâte, le visage tout rond, il me semble bien cuire dans mon four. Il a l'air bon, un petit plus sucré, juste parfait avec le déjeuner, avec une petite confiture à la prune jaune. Au moins, je sais que je peut réussir un pain, moi-même, mieux qu'un gâteau du moins. Biemvenu la camouflage de blé entier, de graines nutritives et surtout de graines de lin moulues, on ne prévien la ménopause jamais trop tôt.

Je me sens sacrifier ma carrière d'intellectuelle à celle de ménagère. Mais ai-je vraiment le talent ? (J'avoue jamais n'avoir osé faire le boeuf bourgignon de grand-maman. Et si je le manquais..)

Mes lents doigts de fée.

Mon désir et goût des traditions n'est pas nouveau. Jeune, j'ai découvert la couture. Puis, j'ai sauté sur la broderie, qui fait vraiment plus princesse. Enfin, j'ai appris le crochet, plus facile et amusant que le tricot. En tout, deux foulards. Et un immenseprojet de couverture pour bébé. Depuis quatre ans maintenant que je noue la laine pour former de petits carrés, rose et blancs. Une laine douce et tendre, avec un fil soyeux qui s'enroule autour de la fibre. Un tout petit miroitement. Voilà quatre ans que je m'acharne à ce que personne ne jette mes carrés, que personne ne perde ma boîte qui les recueillent, en attendant. Et aujourd'hui, j'ai étalé sur le tapis tous mes petits carrés, j'ai décidé du motif, travaillé pour que ça arrive, les rose et les blancs. J'ai même fixé une ligne entière, dans mon enthousiasme. Maintenant, je me demande combien de temps ils resteront sages au sol. En attendant, je les contemple, me disant que j'aurai terminé avant Noël, mais que de toute façon, peu importe, car personne n'a de bébé ces temps-ci, surtout pas moi.

Peut-être qu'avec un foyer à la place de la télévision, j'irais plus vite.

Prochain projet: des tabliers pour toute la famille.

La créativité.

Je ne suis pas une personne à qui on se confit facilement. Je ne suis même pas une personne vers qui on s'approche facilement. Je n'aime pas être proche des gens. Du moins, pas de trop de gens. Je ne veux pas des tonnes d'amis, c'est trop d'attention à délaisser et peu de gens y arrivent. Et j'aime tout bien faire. Si je ne suis pas froide, je recueille trop souvent les histoires avec délectation, c'est mauvais pour ma réputation, mais pourtant, c'est par simple intérêt envers les autres. Alors on ne me confie rien de trop intéressant, je ne suis pas l'épaule majeure du monde.

Donc quand il est venu me demander conseil, ça s'est bien passé. Malgré mon seul couple heureux, j'ai toujours été une bonne référence, logique, émotionnelle, j'observe avec justesse. Alors quand avec sa copine ce n'est plus trop bien, il est venu me voir. Ou du moins, c'est arrivé au sujet, et il a osé. Je le connais si peu. Ça m'a vraiment fait plaisir. Est-ce parce que c'est moi, parce qu'il m'aime bien, parce qu'on s'entend bien, malgré le contexte. Ou est-ce parce que mon couple si heureux l'a inspiré, ma bonne humeur de me lever à 5h du matin pour déjeuner avec l'amour, ma sécurité dans mon choix. Mais en discutant, il l'a lui aussi, cette chance. Il a juste pas encore assez observé, assez lu de magazines pour comprendre que derrière la perfection ya du travail, de la reséduction à tous les jours, qu'en couple à la maison c'est encore tellement plus dur que dans un bar, parce qu'on ne peut pas toujours utiliser le même truc, parce que la pénombre et les paillettes ne font plus tout le travail.

Je n'ai pas l'habitude de cette confiance.

Le retour en classes.

J'ai recommencé après un été morne, de travail surtout, mais ponctué d'un voyage magnifique. Normalement, la rentrée fait office de tourbillon, c'est un mois avant que l'excitation commence. Tout le monde adore les nouveaux cahiers, les nouveaux crayons. Et tout le monde espère que l'été se calmera un peu, question de mettre son nouveau col roulé qui fait tellement campagne automnale. Mais là, cette année, c'était pas ça. C'était pas le tourbillon. Trop prise par le travail, pas le temps pour penser à ça, pour m'exciter, me faire des scénarios de rentrée, et pas d'espoir pour un mignon garçon dans ma classe, je suis en couple heureux. J'ai marché dans mes cours, satisfaite de mes choix, la tournée a été bonne. Depuis, je ne me suis pas assise. J'ai débuté mes recherches et mis à jour mes lectures. Je ne me suis pas assise, mais j'ai senti un énorme soulagement. Je n'ai pas plus de place de libre dans mes réflexions, pas plus de temps à dépenser. Mais un passage tranquille de l'aliénation du travail (vraiment) au plaisir de l'étude, et surtout de la recherche. C'est là que je sais ce que je fais, explorer l'abstraction, la démêler, car le reste, si je suis bonne, est trop simple.

Tout est calme par ici. Je veux en faire plus.