Être belle.

J'aimerais être comme ces filles qui y arrivent vraiment. Se lever une heure plus tôt que moi pour aller sous la douche, s'exfolier avec un beurre granulé parfumé, puis se sécher les cheveux, élaborer la mise en pli, raidir, friser et fixer. J'aimerais être en mesure de réellement prendre soin de moi, de me refaire ma manucure deux fois la semaine, changer ma collection de vêtements aux saisons, et travailler à un sourire figé plus naturel. Mais je ne le fais pas. Me suis arrêtée après avoir appris à mettre du mascara et éternuer avec élégance. Je n'arraive pas à prendre ce temps pour réellement élaborer mon style à l'infini. Je n'en ai pas vraiment envie, ne me sens pas obligée.
En attendant, j'ai l'air de l'ordinaire.

La Bible.

Je ne pensais pas aimer autant l'Apocalypse. J'en suis émerveillée. Chaque ligne demande tant d'imagination, oui, j'aime profondément l'Apocalypse (sans être du tout gothique)(avec plein de préjugés).

Et je ne savais pas que St-Michel terrassant le diable était dans l'Apocalypse. Je l'aime encore plus.

Et Jésus qui a un glaive à double tranchant qui lui sort de la bouche.

La fièvre.

Il y a longtemps que je n'avais pas eu la mort dans les os. La fièvre. Mes souvenirs de fièvre se limitent à des goûts de raisin chimique, mauve. Je ne croyais pas ces corps tremblants en sueur des films d'hôpitaux. J'y crois. Je l'ai fait. Je suis mal.

J'ai le chaud et le froid qui se battent, l'eau qui coule à débit et les yeux pleins de sang. Je suis une pauvre proie. C'est comme un nouveau mode de vie, la douleur, être mal. La vie n'est plus belle. Je n'ai pas de plaisir, je souris peut-être, parfois.

J'ai tout simplement mal, ça n'arrête pas. Je tousse creux comme les cavernes et ça goûte le sang, l'effort, et je pleure, j'ai mal.