Après les coups.

Il y a trois ans et demi, j'ai réglé ma crise d'adolescence. Je suis devenue rangée, adulte, heureuse. Un quotidien "I love my life". Suis passée de mini-jupe à pencil skirt. De fauve à cuissot. De la colère au zen ambitieux. J'ai maintenant une passion effacée, mais j'ai toujours le rêve aussi fort, trop présent. Suis toujours cette reine à la confiance à grande soif, mais je bois plus de vin.

Suis toujours une Britney-it girl. Ma vie à travers ses clips, f-u-c-k me à l'eau de rose.

On verra bien.

Bingo.

Non, je suis vraiment contre le mot bingo. Sa zéro musique, sa sonorité dégeulasse, non. Ça vaut pas la situation qu'il introduit. Ça devrait être un nom propre.

Les saisons sans vêtements.

Tout le monde a son petit mot à dire sur le printemps. La saison des amours et tous les couples brisent. Le retour du soleil, le bonheur de l'extérieur. L'arrivée des mini-jupes. L'arrêt de la neige aussi. L'invasion des insectes. Le grand ménage, le lavage des vitres, la pose de moustiquaires, la recherche d'appartement.

Alors j'ai rien d'avoir envie au printemps. L'hiver au moins, c'est obligé, on est justifié de la casanerie et des ragoûts. Mais c'est certain qu'avec le printemps, même moi j'y échappe pas, c'est comme reprendre les résolutions de janvier où on les avait oublié. Je vais continuer d'aller au gym, je vais faire régulièrement des tortillas et de l'hummus, je vais tenter de me sortir de mon obsession de la cuisine, me remettre à écrire...

Mais je vais choisir mes grands projets aussi: organiser les outils de l'appartement, et décider de mon investissement de lecture estival. J'aimerais me lancer avec Proust, mais il est pas fait pour ça. Proust, c'est mon spa à domicile, mon zen meilleur que le yoga (mais en moins souple). J'ai plafonné la Bible, Dune est fait, Harry Potter aussi (quelle culture populaire!). Je pense à me lancer corps et âme dans Visio.

C'est le printemps, je vois toujours grand (même si je déteste).

Vidéo.

Je suis une fille de vidéo. La musique, pas trop pour moi. Du vidéoclip, oui, toujours. Du cinéma pas trop. De la télé non plus. De la vidéo seulement, totalement. Le contenu un peu. J'aime avancer et reculer, j'aime regarder à répétition, j'aime savoir quand le plan changera, j'aime déconstruire l'ensemble de l'illusion, comprendre, décortiquer.

Le vidéoclip c'est le premier amour. Le plus simple à obtenir, court, plein de matière. Les belles images léchées, le rythme. Pour moi, la musique est bonne pour les images, pour le souffle. Le plaisir de trouver la bonne musique pour décrire l'image.

Je cherche pas à savoir le sens derrière l'image ou la composition, j'essaie pas de creuser l'influence du montage. J'aime juste observer les changements, plus de surprises. Apprendre la vidéo par coeur.

Je sais pas en fait pourquoi j'aime tant que ça. J'aime pas tourner, j'aime pas tout le autour de la vidéo, mais j'ai l'amour profond quand même. Je m'y sens bien.