Ze manoir

vendredi, avril 28, 2006

Foudu en effigie.

Princesse, mon très cher petit lapin noir, mini lapin vraiment tout miniature, un hamster avec des oreilles de lapin, est mort. On l'a même pas mangé, il était froid et dur. On s'est même pas gardé un bout de patte pour la chance. On n'avait pas le courage de la scier. C'était le cadeau de fete à mignon copain. Le lapin a vécu peut-être trois mois. Et là, copain veut se teindre le mohack en noir passe qu'il est en deuil. C'était triste. La scène terrible, le lapin retrouvé mort dans sa cage, sous sa boule disco. En fait, copain était triste. Moi, ai gémi un peu aussi, pour l'accompagner, mais une minute plus tard, je n'y tenais plus, suis partie à rire infernal. Ses yeux tous gémissants face à son petit compagnon. Mort les yeux ouverts. Moi, je n'y pouvais plus, c'était vraiment trop drôle. La mort de Princesse est la plus près de moi qui me soit arrivée. Et j'ai ri. Et je ne ressens aucun manque. J'aimais bien l'animal, mais ne me sens pas vraiment capable de couvrir d'affection ce genre de choses, un animal. Je comprends pas la passion de gens. Ai déjà de la difficulté à aimer les humains, si faut en plus aimer le reste. Peut-être que d'autres se rabattent sur les animaux, faute de se retrouver dans les hommes. Mais encore là, c'est pathétique. Mieux vaut s'enfermer dans un zoo. Sais pas. Ai jamais été poussée à prendre soin de quelque chose, de quelqu'un. Pas de bébé. Suis même nulle avec mes plantes. Pour mon corps, encore là, fait la base pour m'aider à réussir, ça se limite bien souvent. Quoi que. C'est là que j'y retrouve le plus de plaisir. Faire à manger, aussi. Comme si les seuls intérêts que j'ai, c'est prendre soin seulement quand je peux ressentir physiquement le bien être. J'avoue avoir beaucoup de difficulté à piger les concepts de nourriture pour l'âme ou de se sentir en paix avec soi-même. Lorsque je me sens le mieux avec moi-même, c'est quand j'ai bien mangé, je sens bon et que je porte exactement l'idée que je m'étais faite de l'habit idéal pour le moment de la journée, suivant en plusse mes envies. C'est complexe. Mais jusse arriver à ça, jusse réussir à faire la recherche nécessaire pour les bons vêtements, ça me garanti l'état psychologique total favorable. Du moins, vivre avec le deuil, crois pas que ça sera pour tout de suite avec moi. Du moins, pas pour Princesse (qui est finalement parti aux vidanges ce matin, après avoir traîné deux jours sur la galerie, dans son sac de plastique d'épicerie).

2 Révérence(s):

  • Nous voulions le faire brûler, vous savez, dans une boîte, avec du gaz. Et aller le faire flotter sur le fleuve. Mais nous nous sommes endormis. Ensuite, il était trop tard. Avant même que je ne m'en rende compte, il était parti avec les vidanges. Hommage à sa vie courte et trash.

    J'ai peur des araignées. Je vous conseille de vous plonger dans un magazine de mode et de retrouver la vraie notion du coquet.

    rl.

    Par Blogger reine laurence, à  29/4/06 16:15  

  • Sidérant ta manière d'écrire, de ressentir. Si je n'étais pas aussi sûre de mes faits et gestes, je jurerai que ce blog est le mien. Passionant mais presque dérangeant, se sentir enfin plus unique et justement plus unique.
    En tout cas bonne continuation ;)

    Par Anonymous Anonyme, à  2/5/06 13:25  

Pour s'incliner

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mardi, avril 25, 2006

Enfin.

Il y a deux jours, j'ai perdu ce texte où j'avais commencé à réfléchir pourquoi j'avais arrêter d'écrire, du moins souvent, qui représente pour moi écrire (l'acte répété presque quotidiennement). Perte d'écriture autant au manoir qu'ailleur, dans mes cours où tout cela est pénible, dans mes pulsions, jusqu'à mon envie à gratter le papier. Tout ça passe par l'absence de rêves. Passe que j'ai arrêté de rêver. Ça paraît triste, mais surtout pas. Seulement cesser de fabuler, cesser d'espérer ailleurs, d'inventer des scénarios d'impossible. Passe que regarde ce que j'ai et je n'arrive toujours pas à en revenir, passe que mon chez moi me donne toujours le sourire aux lèvres et c'est dont beau l'amôw et tout ce qui vient avec, passe que n'ai jamais été aussi concilliante et ça ne me dérange même pas. Mais tout de même, cesser de rêver, c'est un peu faire partir la matière intellectuelle. Me suis remise aux livres, pour compenser (même si les magazines de mode me prennent des tonnes de temps, je recommence à me faire quelques romans). Tout ça c'est certain, ça me passe des idées au lion. C'est que cesser de rêver, cesser de se faire des plans pour un futur irréfléchi et que je ne veux pas voir, que je ne veux surtout pas réfléchir, mais que j'aime bien rêver, c'est cesser la plus grande partie de mon temps libre, de mes moments "dans la lune". Du moins, me faudrait sûrement être heureuse de ne pas avoir à rêver pour me satisfaire de ce que j'ai maintenant, d'être capable d'être comblée par peu, mais non par tant passe que suis terriblement bien. Et puis, le manoir, c'est le lieu du rêve, le manoir lui-même est la plus grande fabulation mais qui deviendra réelle passe que réaliserai toujours mes rêves sinon ça mène à rien toute cette prévisualisation si c'est pour partir en fumée déjà d'avance. Alors voilà, j'ai reparti le mécanisme et l'envie du bruit des touches est déjà plus fort, ai même envie de dessiner et de faire des plans. Toujours le rêve d'architecture. Passe que les choses de bases m'obsèdent. Passe que la fashion la vit comme je peux, mais ai réussi à cesser de m'en faire, d'anxier par rapport au manque de moyen face à mes désirs et ambitions. Il fallait. Ça peut rendre tellement malheureuse. Ce n'est pas l'estime qui respire par les vêtements, mais se sentir à l'aise, alors ça explose partout. C'est maîtrisé. Ya la nourriture qui m'obsède aussi, dans le besoin de bien manger et de ne pas prendre de poids, de conserver par le naturel un teint resplendissant, bla bla, la bouffe, c'est la totale, j'aime le goût (souvent) et surtout j'adore me voir devant les fourneaux et j'ai le talent de l'invention et de tout connaître par coeur, comme le reste en fait, mais je le cache, je cache que je me souviens des choses, passe que les autres semblent pas le savoir et suis tannée d'être outsider qui connaît tout par le savoir. Mon savoir, le garde pour moi. Les gens ont déjà bien mon corps. Comme autre besoin, le sexe est pire que des petits lapins et tout va bien, sans grande discussion. Me reste l'idée d'habitation, le fantasme de la barraque comme on m'a bien appris en banlieue que la maison est le symbole même du prestige et de l'ascension sociale. Je ne recherche rien sinon d'épouser un lord, mais l'idée n'est pas là. C'est le plaisir de faire des plans. L'idée de partir de rien et de tout devoir composer nous-même. De prendre le plaisir de créer. D'accéder à notre but commun d'architecture qui dépasse la pierre et le ciment, qui se rend jusqu'à et surtout dans l'électronique, dans le multimédia qui mènera peut-être à la faillite, mais les jeux vidéos et le montage c'est la passion. Et se sera les partys et la beauté et serai menée de le plusse loin qu'aurai jamais pu le croire, filerai le parfait desing. Mais au fond, le délire est pas si loin passe suis trop consultée pour mon goût pour que ça soit sain, suis trop écoutée passe que je lis des magazines de mode et que je l'affirme haut et fort. On m'aime pour mon talent de goût. Le superficiel, c'est bien tout ce que je peux donner. Je garde le reste pour moi.

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lundi, avril 24, 2006

En court passe que le temps file:
pseudo-emo
pseudo call-girl on crescent
pokémon et jeux vidéos
jeux vidéos
ahhh! jeux vidéos
une autre bourse, un autre prix d'écriture
bitch.

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  • Dis-moi que tu blagues.

    Avant que je sois obligee de te piquer sur une croix facon Vlad Tepes

    Par Anonymous Anonyme, à  25/4/06 01:59  

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dimanche, avril 16, 2006

Mon matériel.

Je vais avoir des souliers avec les roues aux talons. Ça fait au moins trois ans que j'en veux. Façon plus simple de remplir mon fantasme de supraconduction. Flotter de quelques centimètres comme un aéroglisseur pour ne pas se fatiguer. J'aime tout ce qui roule. Sauf le vélo. Passe que c'est gros et que ça prend tous les efforts du monde pour arriver à avoir du style en bicyclette. C'est pas amusant. Ça donne mal aux fesses. J'aurais dû être grosse. Pour rouler. Mais je ne deviens pas grosse, même si c'est temps-ci, j'y travaille d'une façon surprenante. Du moins, j'aurai mes souliers dans la semaine et je trépigne déjà comme une enfant gâtée (que je suis, de pire en pire avec l'âge qui passe). Je n'arrive plus à dormir tellement je suis excitée. Ça et le skateboard, ça me donne un goût de l'été qu'yavait pas avant. Je vais avoir mes souliers. J'ai les papillons au ventre encore mieux qu'avec un super mec qui me lancerait ses yeux doux. J'ai hâte. J'ai hâte. J'aime quand ma vie ne se résume qu'à ça.

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  • Je te laisse un petit comm's car tu viens de me faire découvrir un sacré truc. J'aurais jamais pensé que des chaussures à roue, cela existe. Bon essayage quand tu les auras et à la revoyure.

    Par Anonymous Anonyme, à  17/4/06 11:18  

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jeudi, avril 13, 2006

La vie simple des femmes laides.

J'aime sourire. J'aime être mignonne et me sentir regardée en mignonne. J'aime plaire. Tout ça c'est bien simple et total légitime. Recherche pas l'attention toujours rivée à mon cul, mais seulement savoir qu'on peut pas me vouloir trop de mal, que suis mignonne, point. Mais mes sourires se transforment. C'est pas que j'arrive mal à me réprimer, mais seulement que suis sym-pa-thi-que. Du moins, le mieux que je peux. Ce sont les autres qui virent mal tout ce que je fais. L'in-ter-pré-ta-tion. Ils font tout en zigzag qui se perd dans leurs fantasmes. Pas sur moi personnellement. Seulement qu'ils aiment plaire, eux aussi. Et ça se passe dans le silence. Et ça se passe voilé, les yeux cachés. J'y arrive pas. Depuis mon couple j'essaie de regarder sans baisser les yeux, mais sans faire des virées à mon cul non plus. C'est difficile. J'avais dans ces habitudes. Même si je n'ai (presque) jamais tenté de séduire consciemment, ça arrivait tout le temps. Ma façon de m'assurer les égards. Mais bien entendu, maintenant, ça file mal. Ai pas envie de m'emfermer dans un je-te-parle-pas-passe-que-tu-sembles-intéressé-alors-suis-bête-avec-toi-pour-que-tu-me-perçoives-pas-comme-ta-prochaine-pute. Le problème, c'est que du moment que suis en relation avec un mec, qu'ai à développer une certaine complicité passe qu'on a du travail à faire, voilà que la supposée complicité se transforme toujours en sexe. Sans finir par se toucher, c'est toujours les sous-entendus. Même si c'est pas sérieux. Même si c'est des blagues. Ça ne me met pas mal à l'aise. Mais constate que peux rien faire en passant à côté de tout élément sexuel. Comme si l'ensemble de ma vie se basait seulement sur le cul. Comme si j'arrive pas à en décrocher. C'est correct un temps, mais là, c'est ré-cu-rent. Et ça apporte des problèmes. Rhalala. Mais faudrait que je cache ma chatte?

2 Révérence(s):

  • NOn mademoiselle laurence - épanoui toi donc, pense à toi pi sque t'aime thats-it. Ca apporte des problème ? C pas quoi dire.

    J'aime ton écriture, jaime la façon don tu as de dire les choses, c'est crue, meme que je sais pas comment décrire tout ca,(first je manque de vocabulaire caliss et) ca fais un boute que je te lit - mais on dirais je trouve jamais rien d'assez pertient à dire....tu vois je sais meme pas si je devrais posté ça. Mais continue d'écrire, tes une fille unique avec des pensée de mâle parfois et j'adore tellement. J'ai aucune idée quess tu va penser de ce post de merde là, incomplet, mais spa grave, moi je vais continuer de te lire. tu m'attire et je veux une fille comme toi, aux pensées simple, carrées, semble pas être superficiel, criss comment on fais pour trouver des filles qi pense comme tu peux le faire, Argh. anyway -

    nevermind - débuzz a matin. cya lau.

    Par Anonymous Anonyme, à  17/4/06 10:42  

  • Pas la peine qu’elle me dise de la regarder pour que je le fasse. Allongée sur le ventre, elle m’offre son cou, son dos, ses hanches, ses jambes. Pas la peine de prendre une photo pour graver cette image dans ma mémoire vive. Elle est belle dans le repos comme dans l’amour. Son repos, c’est du Mozart. Après l’amour, don repos, c’est encore de l’amour. Je viens m’allonger sur elle, pour l’embrasser dans le cou, en essayant de ne pas l’écraser. Ce serait dommage. J’ai l’impression qu’il y a un siècle ou deux que je n’ai pas fait de pompes ... Mes bras en tremblent. Mais tremblent-ils d’effort ou d’émotion ? J’embrasse ce cou délicat, et puis je remarque les épaules. J’embrasse les épaules, et puis je remarque les omoplates. J’embrasse les omoplates, alors je remarque le chemin de la colonne vertébrale, que j’emprunte à son tour. Et je le suis. Mais où va-t-il m’emmener ? En explorateur consciencieux, j’observe chaque millimètre de ce chemin. Afin de ramener de mon voyage des impressions précises, je le goûte. J’embrasse à droite, je mordille à gauche. C’est bon, un peu sucré. La terre est tendre ici. Soudain, une côte. Je dois abandonner ce sentier qui disparaît au pied d’une colline. Aïe, il va falloir grimper. Je ne suis pas un bon marcheur, mais la pente me semble douce. Comme j’ai un peu mal aux pieds, au pied gauche surtout, je décide qu’à leur place, ce sont mes lèvres qui vont s’attaquer à ce raidillon. J’avais raison, la pente est douce, c’est bien le mot qui convient. Ma bouche la suit sans difficulté, même si elle est parfois obligée de demander un coup de main à ma langue, et même si ma langue est parfois obligée de demander un coup de pouce à mes mains. Et soudain, encore une côte. J’aperçois bientôt une deuxième colline. Je réalise qu’il n’y a pas une colline, mais deux, parfaitement identiques, et séparées par un délicat sillon, un chemin creux ombragé qui donne envie de s’y promener, de s’y égarer. Le soleil a tapé si fort, ces dernières heures, un peu d’ombre me fera le plus grand bien. Je dévale la pente douce, en me promettant d’y revenir, car je n’ai pas tout vu. Damned, le sentier est trop étroit pour ma bouche. Je vais être obligé de laisser ma langue, plus agile, partir seule en éclaireur. Je ne suis pas très rassuré, elle n’a pas l’habitude, et pour tout dire, je crois bien qu’elle ne s’est jamais aventurée seule sur ce genre de sentier. Pourtant, elle a l’air à son aise. Elle disparaît dans la pénombre, commence à s’y faufiler. Et brusquement, alors que rien ne le laissait prévoir, un tremblement de terre. Sous le choc, les deux collines se soulèvent avant de retomber, mais plus loin l’une de l’autre qu’auparavant, plus écartées. A la place de l’étroit sentier qui s’est ouvert, une faille. Je prends note de ce phénomène, causé sans doute par le réchauffement climatique. Curieusement, bien qu’à son épicentre, ma langue ne semble pas avoir souffert du séisme. Ouf. Bien au contraire, elle dispose maintenant d’un espace de jeu plus confortable. Elle poursuit donc son bonhomme de chemin. Soudain, un cratère. Etrange région, quand même … Elle se glisse prudemment jusqu’au bord du gouffre, quand la terre entière se met à trembler. Les répliques … phénomène bien connu. La région ne serait-elle pas sûre ? Comment le savoir ? Il faudrait que je sache s’il est très prudent d’aller plus loin. Mais qui pourrait me le dire ?
    Qui … je te le demande …

    Nouveau signe du réchauffement climatique, la terre se soulève lentement, comme aspirée vers le haut. Mais qu’est-ce que c’est que ce pays ? Et qu’est-ce qui peut bien l’aspirer comme ça ? Les deux collines sont maintenant comme suspendues dans le vide, en apesanteur. Le cratère se retrouve à la verticale. Ma langue est obligée de se cramponner pour tenir bon. Soudain, deux mains qui me semblent appartenir à une autochtone apparaissent sur les flancs de chaque colline, et tentent de les attirer vers l’extérieur, comme pour les écarter l’une de l’autre. La nature a de bien curieuses façons, par ici. Mais qu’elle est belle. Sous l’effet de cette traction, le cratère s’élargit et se dessine distinctement.
    - Lèche-moi. Oh oui, mon amour … lèche-moi partout … j’ai bien dit partout … ne te gêne surtout pas … j’adore ça.
    J’étais déjà tendu comme un arc, et voilà que j’entends des voix … ça se confirme, je suis Jeanne d’Arc. L’effet de la forte chaleur sans doute. Quelle chaleur ! A moins qu’il ne s’agisse d’un message divin ? Oui, c’est ça, un message, divin, assurément, absolument divin.
    Ma langue tâte un peu le terrain. Les bords du cratère sont constellés de multiples petits sillons concentriques, qu’elle entreprend de visiter un par un, méthodiquement. Maintenant, toute la terre ondule délicatement, comme pour tourner autour de cette langue, comme pour l’inviter à entrer dans ce cratère, et comme pour lui en faciliter l’accès. Alors elle se contracte, se fait plus fine et plus dure, et tout doucement, elle se glisse avec délice dans les profondeurs de la terre, qui se met à bouger de plus en plus, à trembler de partout. Oh la … tout doux … je vais lâcher prise. Pour m’assurer du contraire, mes mains viennent prendre sur les collines la place de celles de la mystérieuse autochtone, qui se sont retirées. En se retirant, l’une d’elles a fait le tour de la colline, et se balade sur le versant sud. Je la sens, je la devine qui s’approche. Les doigts viennent jusqu’à ma langue, pour la toucher, pour apprécier l’avancement de ses travaux de fouille. Puis la main glisse, malencontreusement bien entendu … sans doute … peut-être, vers un haut plateau situé au sud du cratère où ma langue se perd, un ancien massif montagneux appelé je crois le périnée oriental. Elle poursuit sa route. Je m’écarte un peu, pour la suivre un moment du regard. En me reculant, je libère le cratère qui se rétracte d’un coup, ce qui a pour effet de faire gémir la terre. Je n’ai pas une grande expérience de l’exploration, c’est vrai, mais jamais, ô grand jamais je n’avais entendu gémir la terre. Où suis-je donc ? Je n’en sais plus rien, je suis sur une planète inconnue, je suis ailleurs, c’est tout, et depuis un bon moment déjà, je dois l’avouer. Je regarde la main glisser lentement sur ce merveilleux paysage, fasciné par sa souplesse et sa dextérité. Elle semble connaître parfaitement l’endroit, tandis que me prend à nouveau l’envie de savourer l’envers. Elle aborde alors un second cratère, plus vaste, bordé de végétation. Une oasis … Décidément, la région est pleine de surprises… Les doigts survolent cette oasis et vont s’installer autour d’un petit monticule, une sorte de dune minuscule, sans doute de sable fin, sans doute le plus fin qu’il se puisse trouver. J’en ai déjà entendu parler. On l’appelle, si j’ai bonne mémoire, le pli torride. Et là, voici les doigts qui se mettent à jouer. Ils touchent, effleurent, massent, frottent, appuient, frôlent, caressent, et ils tournent, et ils tournent… Et plus ils tournent, plus la terre tremble. Je prends note de ce phénomène étrange causé sans doute par … par quoi, si je savais … quand soudain, deux d’entre eux, échappant à toute surveillance, redescendent de leur petit perchoir, reviennent vers l’oasis, là où elle est la plus large, et y disparaissent d’un seul coup. Quel piège les a emportés ? Des sables mouvants ? De l’eau ? J’ai peur que les doigts n’aient pas pied, puisque ce ne sont pas des doigts de pied. Mais que faire ? D’où je suis, je ne peux rien tenter pour les sauver, il m’est impossible d’intervenir, et je le dis tout net, et tant pis si ce n’est pas très glorieux, mais je n’ai pas du tout envie d’intervenir. Alors j’assiste au drame impuissant, même si mon petit doigt me dit que le terme n’est pas bien choisi. Je contemple en spectateur la fin atroce de ces doigts, noyés, ici, sous mes yeux, dans ce coin perdu du monde, mais pas pour tout le monde. Les pauvres. Mais non … ils bougent encore. Brusquement, je les vois réapparaître, tout mouillés. De l’eau donc … je comprends mieux. Et j’avoue qu’ils ont rudement bien fait. Par ces chaleurs de fournaise, un petit bain ne peut pas faire de mal. Et puis ils plongent à nouveau. Un petit bain … les veinards. Après avroir fait plusieurs apparitions et disparitions, ils décident de se sécher au vent du mon haleine, et dressent maintenant au-dessus de l’oasis, luisants au soleil. Ils me regardent et semblent m’appeler au secours. Quelque chose ne va pas … vite. N’écoutant que mon courage, j’ordonne à ma bouche de les envelopper, pour les réchauffer et les protéger. Je n’en reviens pas : ils ne sont pas froids, bien au contraire, et ils ont le parfum des fleurs sauvages de la contrée, mais surtout, surtout, ils ont tellement bon goût … Alors n’écoutant que mon plaisir, je les lèche et les suce longuement, je les savoure avec délectation. Quand on peut faire une bonne action, et se faire plaisir en même temps, pourquoi s’en priver ? Pour étancher ma soif, je les invite à recommencer l’opération, autant de fois qu’ils le voudront. Ils acceptent. J’en suis heureux.
    C’est vrai, quoi … fait tellement chaud.

    Mail : planeteperso@yahoo.fr

    Par Anonymous Anonyme, à  7/5/06 09:58  

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mardi, avril 11, 2006

Les plans foireux.

J'ai envie de t'écrire une lettre au tu, comme je fais, au fond. Une lettre comme les milliers d'autres passe que je sais rien écrire d'autre qu'au tu. Passe que je suis pas vraiment capable de parler. Passe que jamais je peux être vraiment moi. Passe que les apparences me confèrent un pouvoir vraiment inconcevable et que ai pas vraiment envie de m'en départir. Pour être bien dans ma peau? Nan. Ça vaut pas le coup. Des concepts inventés, comme toujours. Du moins, j'ai envie de cette lettre passe que bien entendu ça a dépassé d'un peu la routine. Sans explications. Ai pas envie que tout se règle. Que tout éclate. On continuera à baiser sans que j'ai aie vraiment le tête, pour une fois. Mais tout ça on s'en fout, je sais, c'est certain. Mais. Deviens de plus en plus fillette typique, les sentiments ne font pas du bien à la défense. Je déteste aimer sans le plastique. Ça pourrait risquer d'être dur. Sceau de préservation. Date d'expiration. Toi, tu n'enlèves jamais au complet le sceau de préservation. Je l'ai toujours arraché pour m'en faire des médailles. J'ai encore des envies de pleins de choses, mais ya quelque chose qui cloche, qui fait du bruit pas net. Ça me dérange. Suis intolérante. Ne suis pas capable d'apprendre à vivre. Com-pro-mis. Ça ne rentre pas. J'ai mes quelques mots dyslexiques. Je risque de ne rien faire et attendre que ça passe comme le pire pois chiche du monde, mais au fond, finirai bien par sauter comme la panthère des ombres. Cachée dans la brousse. Je t'ai écrit longuement sous tous mes textes gagnants. Je séduis quand je décris le grain de ta peau. Rien ne va mal, ai jusse envie de me sentir en mélancolie face à tes excès à toi. Comme la pauvre fenme, mais n'ai pas peur que mon mari me batte (merci isâ). Comme il disait, c'est ce qu'il y a de terrible, même dans les pires horreurs, ya ce goût sexuel qui arrive pas à se taire, qui crie encore partout dans le nerveux. J'y arrive pas. Peu importe, on vire au beurre.

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lundi, avril 10, 2006

Verdun (version emo): je suis un gâchis.

Ya eu le party typique para la pendaison de crémaillère. Ya eu l'attendu baptême de tous les endroits. Ya eu pas mal ce qui doit avoir, Verdun c'est mon petit Plateau à moi, choississons le plus laid pour vraiment se trouver la plusse cool dans la rue et avoir raison. Verdun avec mon petit trip de jeune mignonne qui au fond se fait autant vivre par le gouvernement que par son copain, qui ne sait pas décrocher du luxe, mais je peux pas m'empêcher, c'est dans ma nature. Mon couple survit, il vit même, c'est tout ce que je répète à tous, ça et que vivre sans personne pour faire la vaisselle à sa place, c'est traumatisant. Mais du moins, le temps coule autant à Verdun qu'ailleur, je ne me sens pas tellement différente,ni plus mature, sûrement moins. J'ai perdu l'innocence de me croire autonome. J'adore me faire vivre. Du moins pour m'acheter des chaussures. Du moment qu'elles sont bandantes, de toute façon, il est d'accord. La vie à Verdun se résume à faire du skateboard (je suis rendue terriblement bad ass, je porte des chaînes aux pantalons (des pantalons!), je fais du skate, je sors jouer au billard. je deviens un mec, une lesbienne frustrée avec ses chandails à tête de mort) et au sexe, dispersé dans l'immensité de la nourriture. J'engraisse passe que j'ai rien à faire que cook. Je m'ennuie et on m'appelle pour l'université pour me tenter, j'ai terriblement hâte, je suis déjà la meilleure et j'aime être la meilleure. Je n'arrive plus à penser. Tout s'orchestre tout croche. Il y a des tonnes d'années que j'ai écrit de quoi qui vaille. M'en fout assez, ai rien à y retirer, mais mes bourses s'y coulent. Bah. Faudrait que je me force. Mais mon ordinateur est lent et tape mal. Très mal. C'est pas ma faute, c'est mon ordinateur. Rhalala. Tout est moche et plate. Ai jeté mon cutex pour me faire cette superbe pédicure à la française. Je me regarde nue et mes veines coules bleues sous du rien même pas blanc. C'est trop mince. Je vais pas au bronzing. Veux pas de cancer de la peau. Je pense pu. Mais je reste mignonne. Tout de même, mes seuls problèmes sont dus à l'irritation. Je crois que je vais mourir d'inutilité cervicale.

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  • Mais non. Un auteur culte va te sortir en fin de semaine.

    Par Anonymous Anonyme, à  11/4/06 09:20  

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mercredi, avril 05, 2006

Un bol (c'est simple.)

J'aime ça aller manger dans les toilettes publiques, m'enfermer dans une cabine pour avaler très très rapidement mon repas. J'aime ça. Je trouve que c'est pratique, quand je suis seule et que j'ai pas vraiment de place où aller. Parce qu'ailleurs c'est bondé. Ou il y a des gens, tout simplement. Je déteste manger devant des gens. Passe que c'est pas vraiment esthétique manger. Quand on réfléchit un peu, c'est faire disparaître. Il y a quelque chose qui me dérange dans le fait de regarder mon assiette après d'avoir terminé mon repas et de me dire: juste avant, c'était plein. Là, tout a disparu, c'est dans mon ventre. Cet effet, répété par des tas de gens, en plus d'en voir des tas, encore, qui mange mal, au-delà de l'inesthétisme permis, tout cela, ça m'enlève le goût de la nourriture. Alors tout engloutir dans les toilettes publiques, enfermée dans une cabine, ça me sauve, à sa manière. Et puis, tout le monde se répugne des toilettes publiques, ne mangerait surtout pas là, ce qui me donne l'allure de marginale. Et tsé, suis vraiment ultra marginale. Je m'en caresse. Manger dans les toilettes publiques, c'est un peu comme porter les nouveaux vêtements qu'on a acheté le lendemain. C'est briser une règle, une convention. Passe que porter des vêtements neufs le lendemain de l'achat, ça fait: je porte mes vêtements neufs passe que suis trop excitée. Mais le surlendemain, c'est pas mieux passe que ça fait: j'ai attendu une journée, pour respecter la règle du lendemain, mais là, suis trop excitée, encore. Ya un bon deux jours à attendre. Mais encore là, faut éviter les kits de vêtements neufs, passe que ça fait: suis tellement excitée que veux tout porter en même temps. Il faut intégrer lentement le neuf à sa garde-robe, pour passer innaperçue tout en restant jolie. Ya bien certainement des exceptions, mias au fond, ça revient vraiment à la même chose que de manger enfermée dans les toilettes publiques.

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