JE NE SUIS PAS AGRÉABLE.

Je suis une pauvre petite fille. J'ai ben ben ben de la difficulté à dire non. Suis pas capable de réagir rapidement. Voilà, je me retrouve face à une situation, et j'ai le réflexe pas habitué du tout. Je suis plutôt du genre à me terrer. Très timide, en autre. Et face à la nouveauté, je ne suis pas à l'aise. Je préfère rester seule, dans mon cocon, mon beau petit monde à moi, à ruminer mes pensées et à pouvoir chialer contre tous, bitcher autant que je veux et m'inventer des histoires de magazines sans être dérangée. Mais quand on m'interrompt, j'arrive pas à dire non. Pas possible de savoir dire dégage sale con, bouffe ta noix tout seul ou n'importe, du moment que je peux continuer de regretter d'avoir une vie active plutôt que de passer mon après-midi à broder. Alors voilà, je me retrouve facilement engouffrée dans une situation que je n'ai pas demandé, qui m'est tombé dessus et que surtout, surtout, j'ai l'impression de devoir entretenir parce que de nos jours il faut faire dans la relation publique. Je regrette vraiment l'époque où on pouvait se retirer à la campagne lorsqu'on était lassé de la vie mondaine. Mais ce n'est plus le cas, pas mon cas encore, et je suis aux prises d'une investigation profonde: comment refuser une présence en douceur, sans malaise. Souvent, je regrette de ne pas être une bitch finie, d'être trop humaine.

Manucure.

Je me suis coupé les ongles vraiment courts. Je ne me suis jamais coupé les ongles vraiment courts avant. Mais là, j'en avais envie. Ya vraiment un changement qui s'opère en moi. Un chamboulement de mon moi intrinsèque. Mon monde du goût qui subit un revirement impressionnant, immense. J'ai présentement de la difficulté à me retrouver, à savoir qui je suis, à trouver ma place sur Terre. Je me suis coupé les ongles vraiment courts.

Le truc des miss monde.

Les cours viennent tout juste de recommencer. Déjà, je suis mal. Du départ du bureau jusqu'à l'autobus qui mène à l'école, les boutiques me torturen. C'est pas comme marcher tout l'été dans les rues à flâner jusque chez moi. C'est plus difficile, plus mordant. L'attrait de la rentrée, de la nouvelle saison. Le conscience accrue de ne rien avoir de potentiel à porter pour impressioner tous les nouveaux dans les cours. Pour déjà se déclamer la meilleur. Avec les meilleurs vêtements pour intimider, faire craindre, et donc gagner plus facilement les meilleures notes. Ensuite de la pire torture parce que je suis pauvre et je ne peux rien acheter comme vêtements parce que la pauvreté ne le permet pas, voilà, ya le cours qui vient ensuite. J'ai ce talent fou d'adorer tous les cours où je m'y ennuie le plus, ou vice versa, c'est la même chose. À plus m'enodrmir, plus que ça m'éveille, le goût de creuser, d'aller plus loin, de profiter entièrement de ce que j'apprendrai pour me rendre au-delà. L'élève qui dépasse le maître, c'est évident. Mais avant que ça ne soit si clairement inscrit dans ma destinée, me faudrait encore réussir à mettre à terme toutes les merveilleuses résolutons d'étudiant nouveau début de session: être à jour dans mon étude, dans mes travaux, aller à la bibliothèque pour en apprendre plus que dans le cours, rester attentive, bla bla bla. De toute manière la seule règle d'or qui me réussit à l'école, c'est celle de manger 8 petits repas par jour, meilleur moyen de rester éveillée et surtout mince.(Et puis après tout est gagné.)