Dans la marmite.

Pourquoi je n'écris plus. Ya plein de gens qui me posent la question, est-ce que j'écris encore. J'ai jamais eu l'impression d'écrire. Pas vraiment. Me coller des obligations à nombre de mots, oui, mais encore là. Je ne me suis jamais donné le statut d'écrire, bien que c'est en fait qu'ajouter des lettres après les autres. Mais encore. Écrire pour être lue. Jamais eu ce désir profond. Jamais ressenti le besoin. Mais tout de même, ça arrivait, que j'écrivais. Mais là je n'écris plus. Je suis venue à bout de certains désirs. J'ai grandi. Je joue moins. Surtout, je suis heureuse. C'est qu'écrire, ça fait terriblement emo, ça carresse le désespoir et c'est vraiment joli de s'y complaire. Être triste et crier contre le monde autour, ça fait vraiment bien sur papier. Surtout que c'est facile de tout arranger pour que ça sonne beau, que ça fasse des petits confettis de malheur. Mais je suis bien et je désire de plus en plus accéder à la ménagère. Moins aux sourires embués d'eau d'yeux à s'échanger entre incompris.

Parfois, par contre, j'ai envie de continuer d'écrire. Des journées où je sens ça, où ça me dirait. Mais encore, si les mots peuvent facilement courir comme avant, c'est plutôt le reste qui manque. Ya le thème, le souffle, la voix, l'ambiance qui fait défaut, qui doit changer, nécessairement, passe que le avant ne serait qu'une simple habitude, et puis non. J'ai plein d'images, mais toujours pas de petite musique derrière le tête, nan, rien. On verra. À force de faire des confitures, quelque chose finira bien par s'entendre.