Savoir échapper son crayon.
J'ai toujours les mêmes préocupations. Ça devient assez lassant, routinier. Je songe toujours à la même chose, je regarde ma ligne qui dimminue dangereusement et ma vie sociale active, mais qui tourne en boucle. Je vois ma complaisance dans les plaisirs, rester là paresseuse à se faire servir, sans plonger pour réaliser plus grand plus haut, pour faire quelque chose qui ait du sens. Foncer à planter mes cornes partout, à prendre le risque de rester prise dans le mur en ciment frais. Mordre et griffer terrible pour me défaire de toutes les chaînes, au lieu de les tresser sagement, assise sur la chaise du salon, au coin du feu. Mais tout ça, c'est de l'énergie, c'est du tranport, surtout quand faut porter les autres, les tirer et moi j'ai les bras vraiment faibles. Et puis, faut pas aller plus loin dans les drogues. Faudrait diminuer l'alcool, passe qu'en plus de tout ça me fait fondre pas possible. Tout ça, tous mes magazines de mode au lieu d'avoir à réfléchir. Question de laisser fermenter les autres idées au loin, jusqu'à ce que ça bouillonne et se foute partout en déglutit horrible. Passe que je réfléchis à mon look et j'arrive à la superbe conclusion d'un travail scolaire, mais d'idées philosophiques que j'adore remuer, quand j'ai un peu de courage à me secouer de ma larve. Je comprends pas exactement comment j'y arrive, comment ça se passe dans mon tête, je sais pas et ça me fascine. Passe que tout réussit. Malgré tout. C'est pas tant la chance. Sauf que tout se passe sans que je travaille consciemment. Me permet d'être une tronche solidement bien arrangée. J'adore. Tout ça pour me convaincre que tout va bien, j'arriverai au travers de ma semaine d'enfer, j'y arriverai avec le teint rayonnant, c'est là l'exploit.
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Pour s'incliner
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