Ze manoir

mardi, septembre 12, 2006

Langue.

Le jeu d'échec me dépasse. Les soduku aussi. Toutes ces histoires de casse-tête, c'est trop fort pour moi. Même les suites de nombres, ça tue mon QI à zéro. Alors me retrouver face à une grammaire et essayer de poursuivre le sens, à comprendre le fonctionnement, c'est terrible. Je veux dire, j'y arrive pas. Sans nécessairement que je ne fasse aucun lien ou que je me perde en pleurs, mais surtout que je vois trop grand. Comme si me perdais dans une toile. Comme la peur lorsqu'on regarde l'océan et qu'on voit pas la fin, et que s'imagine que c'est à tout jamais, et que ça donne un peu le vertige. Comme la folie des grandeurs des astronomes. Dans l'abstrait, je mémorise bien les règles. Mais de réaliser à quel point tout s'entre-coupe et que tout peut changer d'une simple minime variation, c'est terrible. Ça me lie au sol. J'y arrive pas, tout simplement. Passe que j'essaye de formuler toutes les manières possibles, parce que je vois que les mots c'est pas mal infini. Et là, avec une toute nouvelle langue, qui n'a rien à voir avec la mienne, c'est des tonnes de mouvements. Faudrait sûrement voir ça comme embrasser un autre corps pour reprendre confiance. Que tout ne vient pas seulement de soi. Peut-être me faudrait me laisser aller à la musique des sons. Jouer aux glissements de voyelles. Crisser les vocales à la dent. Attaquer le mordant et cracher comme une chatte pour trouver la tonalité juste. Ça me fascine tellement trop que j'arrive pas à voir juste. Je forme les fumées du mystère toute seule, moi-même, je sais. Comme un ver à soie qui se tisse autour, sans trop s'en rendre compte, sans même savoir. Au moins, ça m'occupe.

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Pour s'incliner

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