Ze manoir

mercredi, mars 01, 2006

Je suis bonne, quoi.

J'avoue que je comprends mal moi-même mes intérêts. Lorsque je reprennais du service au collège, tout récemment, je me sentais tellement bien dans mes cours, à écrire mes travaux et à me lancer dans dix mille entreprises qui me donne un horaire impossible, passe que je fais rien de façon organisée, en fait. Mais j'y arrive. Je fais même du bon travail. C'est étonnant. Mais l'intérêt marqué reste là. Voilà que j'étais avec délice dans mes romans, essais, à tout dévorer de plus ou moins pseudo-scolaire, me taper des tas de livres, comme pour signifier que le temps des magazines de mode était terminé. Comme si on signait la fin de la trêve de mon intellect. Tout se passe bien, vraiment, je suis impressionnée de ce que j'arrive à faire. J'ai la motivation qui perdure. Mais voilà qu'on me lance un magazine de mode sous les yeux, genre qui traîne deux semaines sur la table de la cuisine et qui crie sans répis: ouvre-moi! lis-moi! je te désire, moi! Me prend pas trop de temps pour l'ouvrir et plonger, lisant chaque bout d'article, même si je sais déjà les trucs pour une contraception efficace ou comment trouver le point g en dix positions faciles et bonnes pour le dos. Voir la fashion. Les pots de crème qui s'étallent. Je démors pas. Jusqu'au bout, même les recettes faibles en gras, tout! Trop vite mon radar s'allume et je calcule ce que j'achèterais, je me fais des opinions sur la qualité des produits, j'analyse la fashion de la saison pour savoir ce que je garderai, comment j'adapterai le tout à ma garde-robe. Je farfouille je fouine et tout s'empile dans mon tête de façon inoui. J'ai résolument trop bien capté depuis les magazines jeunesses, avant même que je sache vraiment à quoi servait mon cul. À me voir aller, c'est trop facile de voir que mes réussites scolaires viennent pas de loin. Je l'avais sous les yeux, assise à ma table de cuisine. Mon esprit critique s'est développé en sachant d'un seul regard la qualité d'un produit inconnu, analysant la véracité de l'article, surtout m'instruisant d'un vocabulaire précis, élitique. C'est une part talentueuse de connaître quelle top modèle possède ma silhouette ou mon grain de peau. Mon talent aux examens est né des inimaginables tests pour mieux se connaître à remplir dans les magazines. Je sais maintenant comprendre une question. J'ai appris à faire des liens par la fashion trop nombreuse, j'ai toujours dû faire mon propre style piqué d'un peu partout. J'ai tout appris des magazines de mode. Même comment me tenir, comment faire la belle durant mes élocutions publiques, comment avoir l'air coquette durant mes erreurs, comment être la dynamique enjouée qui déplace les regards sur elle ou comment être la mystérieuse qui accroche les regards et qui envoûte qu'en bougeant ses cheveux. Tout, je dis. Tout. Le reste, c'est inné.

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