Ze manoir

mardi, janvier 24, 2006

2: Être la douceur incarnée.

Je ne sais pas lâcher la bourgeoisie. Je passe tranquillement de ma banlieue natale, de tous ses typiques clichés jusqu'à la cité où je n'erre même pas dans la crasse. Je m'installe confortable dans un petit nid tout à la mode de mes contemporains. À côté des avenues branchées, déambuler en tirant mon sexy à me pavaner ce que j'ai eu à l'envers de mes idées. Passe donc ma vie à me faire voir de cette communauté tellement fashion que malgré tout je snobe, passe que même si ça se dit le gratin de l'instant, ça compare rien que mes magazines de mode. Vaut mieux rester cantée au divan du café. Malgré tout, ça aurait bien pu flancher avec toutes ces histoires qui m'ont valu des réprimandes sévères. Une faille au couple, un différent, un froid. Brr. Et moi qui essaie d'être d'une franchise innespérée. Et moi qui pleure, même. Et moi qui veut faire différent. C'est tellement difficile de ne pas manipuler les gens. Difficile d'assumer de se sentir coupable. Cette colère mignonne qui s'est dessinée aux deux, elle s'est plutôt laissée faire comme une somme de déception. Rien de très grandiose. C'était peut-être ça le plus terrible. Aucun verre cassé, aucune fracture, rien de physique dans la fureur. Des mots pesés, le désir plus flagrant de réconciliation que d'envie de tuer. J'ai senti la perte d'un idéal romantique. Passe que j'aime pas vraiment agir en gens civilisés. Cette mini-houle qui surprend quand même et qui a mis du temps à passer, où ma rancune s'est estompée aussi vite que j'ai avalé un biscuit au gingembre pour me précipiter à lécher la larme. Question d'accomplir au moins un petit fantasme. Le drame et les fragments sont restés assez loin dans quelque chose plus charnel que sanguin bouillonnant. C'est que, comme il disait (et je fonds dans le pathétisme du rose), c'est que, même dans l'affliction la plus profonde Pour tout finir comme il se doit et nous on choisit la guerre sur ce petit coin de salon à l'environnement si branché et moi je me réveille deux jours plus tard avec un grain de maïs soufflé pas soufflé bien pénétré dans l'oreille j'entends encore mais je sens un mal de tête lancinant et il s'enlève pas le grain et je crains l'opération et je me trouve à ce pathétisme que je braille de drôle tsé je veux dire ce sont les enfants qui se rentrent des smarties dans le nez. Un grain et puis la panique. Ce fut mon drame, après tout. Maintenant foutu dans mon mini-temple.

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Pour s'incliner

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