Ze manoir

samedi, mai 28, 2005

À la fonderie.

À la fonderie, on est tous un peu parano. Faut dire que chaque larme de métal qui coule le long des tuyaux est huit sphères d'imagination supplémentaire. Chaque rayonnement lumineux de l'acier coulant transporte son univers, un peu comme les nuages, mais ça bouge en mieux. Alors à la fonderie, on s'imagine n'importe, et ça tourne pas toujours très rond. Surtout qu'on m'a filé le titre d'espionne. Inventer des scénarios pas possibles, craindre pour savoir, c'est plus que mon rôle. J'ai tant à protéger. Toute la fonderie. J'erre dans les ombres pour découvrir toujours plus loin le sens des têtes. La fonderie m'a toujours entraînée, jeux après jeux, j'ai été forgée parfaite. Mais quand ya un véritable intru qui s'immisce dans la fonderie, par chance ya les pelles, les pistons et les éclairs, parce que je m'oublie trop rapidement, je marche sur le fil de fer sans ombrelle. À la fonderie, on est tous un peu parano. Ya les systèmes d'alarme les plus sophistiqués, ya même des pièges à rats. Mais en conseil, on a évoqué le traître de l'intérieur. Ça me sonne bien. Il bouge pas le coquin. Il attend que ses pousses grimpent plus profondément. Sans changement dans les ombres, j'arrive à rien. La stabilité, ça me tue d'ennui. À la fonderie, ya bien une chose, c'est que tout coule, tout bouge. Le métal brûlant, il emplit tout ce qu'il peut. Il bifurque. Le linéaire, très peu pour lui. Sur ma poutre au plafond de la fonderie, j'attends perchée comme un fauve un mouvement convaincant, histoire de pas me trahir (à la fonderie, on est tous un peu parano). Alors je bondirai pour sauter à la gorge.
À la fonderie, on a beau être tous un peu parano, on a jamais peur. On vire chez le mouvement d'action, parce que les lignes droites, c'est pour refroidir le métal.

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Pour s'incliner

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