Nouvelle lecture.
Je me suis remise au Journal de Saint-Denys-Garneau. Une lecture zen en à coups, parfaite pour me remettre d'une petite épopée dévorée trop rapidement. Faut pas se taper trop de nuits blanches. Dans ma bibliothèque yavait quelques livres non lus, des classiques qui attendront encore longtemps, mais que je sais confortables sur les tablettes, rassurée de leurs présences, quelques poésies pas ouvertes ou à relire, mais c'était pas le bon souffle. Et j'avais pas envie des tenailles du théâtre. Alors Garneau, c'était facile, tranquille. Son journal, c'est un effort que j'admire, des réflexions que j'aurais pas, qui m'amène ailleurs. Des deux premières pages, qui pense encore à la charité ? Garneau il a le souffle frais du bord de sa rivière, des arbres et toutes les couleurs des livres d'histoire du Québec. Il est en gris, brun et vert forêt, il sent le vieux livre, il reste inaccessible comme les vieilles photos qui s'effacent. Il reste tout en fantasme avec son joli visage et son air d'ancien temps, mais ce qu'il pense, dans mon début de lecture, ça me fait sourire, ça me fait penser à moi, à l'adolescence, mon ancien temps. J'ai besoin d'être calmée et même s'il n'est pas calme, il a le rythme lent et la campagne imaginaire qui le suit.
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Pour s'incliner
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