Ze manoir

mardi, juin 28, 2005

Comme les patineuses d'eau.

Quand j'étais tendre enfant, j'étais la connasse superbe qui calissait tout au bout de ses bras quand elle perdait. Faisais une crise démoniaque, en criant (juste assez selon la situation), je brisais tout pour être certaine que personne en profite sans moi, après moi. Et je les plantais là. Me souviens pas de ce qui arrivait après. Ça devait pas être trop mal, parce que je recommencais quand nécessaire (souvent). Ya pas grand chose qu'ya changé. Comme refusé d'évoluer. J'ai toujours le spectacle merveilleux quand nécessaire. Et si personne embarque, m'en fouts, moi je m'y plais. Et j'accepte toujours pas de perdre. Je lâche juste avant la chute explosion. M'assure de mettre ko avant de partir. Et voilà, le pire, c'est que je refuse toujours d'avoir une existence nulle, de me laisser porter, de faire ce que la vie me vogue. Je déteste le pouvoir, mais sur moi par moi ça s'accepte. Un seul pouvoir acceptable comme un seul amour acceptable. Unique toujours. Ce qui fonctionne plus, c'est que tout s'empêtre pour devenir même pas un chaos mémorable, nan, seulement des toiles d'araignées collantes qui filent partout sur mon corps. Prise je peux pu avancer. Je m'encoconne moi-même. Je recule face à écrire. Une journée je lis un bouquin merveilleux, vraiment j'adule. Et en fermant, comme toujours ya ma réaction de fin de livre, une phrase qui surgit, qui résume tout ce qu'yaurait pu avoir de huit pages de critique. Ça dit: j'aurais pu écrire ce livre. Le lendemain, un recueil grandiose (ma foi, ce que je lis clenche des cul, hum.. j'ai du goût. je sais, je devrais être styliste..) et là je pleure presque de folie de jamais j'aurais une once de talent à créer du clenche comme ça. Mais les deux, ça revient au même. Deux ombres du roseau sous le spotlight en écran noir. Je recule à écrire quelque chose qui a du sens. Je recule d'entamer un projet intéressant. L'autre jour, j'ai fichu de l'encre sur une page, juste avant de pondre un concept de clip merveille. Ça disait que je sais vraiment ce qu'est une grande oeuvre. Plutôt, ce que serait la grande oeuvre. Je pourrais créer et que ça soit bon. Mieux que bon. Impressionnant. Souffle coupant. Même pour moi. Surtout pour moi. À la fin, je terminais toute cette certitude que je recule, j'ose pas me lancer en plongeon parce que j'ai terriblement peur. Parce que si j'écris, c'est parce que je sais que c'est la seule chose où je pourrais échouer. Je stagne parce que c'est la seule chose où je sais pas si je réussirais. Et là, ça arrête ici. Suis comme un chien qui cherche à mordre sa queue. Je tourne stupide à filer l'encre en rien. En espérant me convaincre mais en voyant tout ce qu'ya à écrire comme des brûlures à venir. Ya du sens dans ce que le feu crée rien.

1 Révérence(s):

Pour s'incliner

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autodidacte