Ze manoir

lundi, avril 25, 2005

Y retrouver le bruit de la mer.

Je sors d'un total travail d'écriture intense, écriture toute la soirée quand on a rien à écrire, écrire même si l'envie est à tout autre, mais que pas le choix, ya quelqu'un qui attend après tes mots. Le genre de travail d'écriture qui me fait dire et penser que totalement, je n'aime pas écrire, mais j'ai pas vraiment le choix. C'est écrire ou écrire, peu importe le goût. C'est le genre d'accouchement de mots qui fait mal, d'une certaine façon. Parce qu'il faut les écrire, même si l'inspiration, la verve n'y est pas. C'est quand il faut aller décoller les morceaux cachés, aller récurer les plaques ardues sur les parois, comme dans un vieux four. Tout décrasser plutôt que de déverser le trop-plein, plutôt qu'exorciser une idée, une peur, n'importe. Et d'un certain côté, cette obligation d'écrire, tout en sachant quoi écrire, ça fait un enfilement de mots différent, ça donne des résultats qui parfois sont peut-être meilleurs, plus pertinents. C'est lavé de l'émotion aux constructions si souvent floues mais inébranlables. Ça réduit l'idée pour amener au travail des mots seulement. Écrire sans idée. Enfiler les mots dans des débilités presque constantes. Et quand me fait dire qu'il faut écrire ce que je connais, mettre mes tripes sur la table, j'ai l'impression qu'on peut sûrement mieux entrevoir mes viscères et toute mon habitation par les mots sans tête, sans ligne conductrice désirée. Ne pas écrire pour s'exprimer, plutôt écrire comme méditation. Comment supporter une obligation. Et par l'habitude de penser des mots écrits, les pensées deviennent en mots écrits. Mais ça, ça fait peur.

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Pour s'incliner

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autodidacte