Ze manoir

vendredi, avril 08, 2005

Pourrait-on dire que ce sont les esprits vides qui créent le mieux?

Je me suis levée ce matin de bon pied en pleine euphorie. Pour rien. Que total le vide qui m'habite, mais ça me rend toute bien, que plus facile à être. Pleine d'énergie qui se tait pas, juste la joie d'être là, sans plus aucun fardeau d'histoires quelconques qui parfois en sont même pas. Une fraîcheur dans mon tête, un vide de malheur, de pseudo-problèmes, de nostalgie ou n'importe. Absence aussi de grand bonheur, de nouvel amant, d'alcool frais ou de fêtes somptueuses. Un neutre qui laisse la place à l'apprentissage et la création. Je me suis toujours demandée comment Rimbaud faisait pour lire autant, en telle vitesse un nombre si important d'oeuvres. C'est que trop souvent je chamboule ma lecture pour partir dans mes propres créations d'idées, de rêveries. Habitée par des histoires d'hier, à revivre encore pour être certaine de bien se rappeler, faut pas faillir la mémoire. Il y a trop longtemps que je réussissais à bien me concentrer sur n'importe. Certainement j'ai pu souvent être entraînée dans une motivation quelconque, mais ça finit toujours par passer, c'est pas pour rien que j'ai des milliards de livres interminés. C'est plutôt qu'ils attendent que j'aie le temps, que je me sente parfait dans l'état de l'atmosphère de ce livre. Ces habitations de pensées m'ont toujours fait bifurquer de mes études ou créations, mais c'était quand même intéressant. Pour je sais pas quelle raison, me voilà avec aucune histoire, avec rien qui m'importe vraiment. Tout a fini sans que je le veuille vraiment, c'est seulement arrivé (comme trop de choses). Enfin je peux me concentrer sur mes études, enfin je me sens aller vers une vitesse qui est tellement plus près de ma vitesse d'apprentissage, rapide comme pas connu. Frénésie. Transcendée je me disais. (et Poupart rirait) Transcendée par le vide. Un vide foliaque. La folie pure, claire comme la pluie en plexus solaire, qui rencontre le sol chaud l'été et fait des vapeurs à enfler toutes les têtes. C'est beau la passion. Je me donne tout entière au montage, tendre renouveau de notre union, maintenant né pour écrire d'une main sinon plus habile, avec plus de plaisir certain. Me voilà qui abandonne mon corps sans remord, je serai laide et m'en fouts, je plonge dans les plaisirs de tête, faut dire que le montage m'a sûrement donné autant d'orgasmes que les hommes. Seulement pas du même type. Par l'inexistant je renouvelle ce qui trop longtemps s'est éclipsé par des conneries d'enfant débile. Me reste à affronter le noir, mais on m'annonce un soutien de routine. Alcool tendre bouffon.

0 Révérence(s):

Pour s'incliner

<< Manoir


 
autodidacte