Vik.
Même si je n'ai pas toujours été d'accord avec Kant, j'aime bien sa définition du sublime. Ce sentiment trop grand pour la cage thoracique, qui semble aller chercher l'infini d'où il est issu. Dans sa vision, je dirais que le beau ravi mais ennuie. Le sublime, lui, pousse un peu plus, va au-delà de l'émotion, un peu comme la force vive. Et je recherche le sublime pour cette prise à la gorge, pour cette bouffée d'émotion avec laquelle je dois travailler, conjuger, savoir refouler avant que ça ne paraisse. Mais que j'apprécie.
Quand je pense au sublime, je veux retourner à Vik.
Rien de l'épisode islandais n'a été aussi agréable, de splendeur. C'était la plage noire avec ses rochers-trolls, ses sternes articques et rien d'autre, le bruit de la mer froide. Personne. Le village enfoui entre les montagnes, porté à la mer par le glacier. L'église corail.
Mon lieu de retraite parfaite. J'y pense et j'ai cette longue respiration, celle qui rempli les poumons, entre la satisfaction et le stress. La pensée du sublime, le regret de ne plus y être. Je m'ennuie de Vik.
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Pour s'incliner
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