À me convaincre.
J'ai toujours pris l'écriture au tu comme de la facilité, un geste de paresse. Parce que ça touche trop facilement, parce que ça apporte de la puissance à la dix, vitesse fulgurante. Ça frappe en pleine figure même ceux qui veulent rien savoir. Ça facilite tellement l'identification, ya rien de plus simple pour cracher sa rage. Ils l'expliquent même à la petite école. Faut parler au je, dire ce que je pense, ce que j'ai ressenti, sinon, l'autre se sentira accusé et agressé, yaura pas d'avancement dans le conflit. Mais moi j'ai toujours aimé le conflit et je me dis que si l'autre se sent agressé, peut-être qu'il se décidera finalement à mordre, pour qu'on crée un peu de feu. Pour qu'on crée. Pour que on.
Peu importe, c'est de la facilité à mon tête, jamais rien qui faudra, même si parfois je m'y entête, mais tout se résume tellement à cracher.
Sauf que j'aime pas les groupes. Ça me rend sourde. En plus, j'arrive jamais à la même vitesse. Suis extrêmement intelligente, mais lente. Peut-être par défense, mais très lente. J'atteins déjà plus de potentiel seule à deux. Dans un face à face. Surtout que la fashion se penche aux cowboy, j'ai tout à séduire à ce niveau. Reine des duels. À deux, c'est la que suis la pire. Ai décidément toujours raison.
Ça apporte peut-être le tu à quelque chose de moins narcissique, à quelque chose au public, même si la charge porte surtout sur moi moi moi. Toujours et encore moi. Peut-être qu'écrire à un public aussi restreint qu'un muet imaginaire, qu'une conversation imaginée, qu'une parole lancée aux trous noirs, peut-être que ça dévoile un peu, que ça amène à un autre niveau. Peut-être que ça vaut un peu.
L'écriture au tu est facile. Mais peut-être qu'elle est riche aussi.
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Pour s'incliner
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